Orango et la pêche

Publié le par Noé Conservation





L’archipel des Bijagos est la région marine la plus poissonneuse d’Afrique de l’Ouest car c’est à cet endroit que le plateau continental (profondeur de 0 à 200 m, où la biomasse se concentre) est le plus large. Son isolement en fait aussi un des derniers sanctuaires pour les élasmobranches (raies, requins) dans la sous-région et surtout le dernier site où l’on peut trouver des poissons-scies, espèce en voie de disparition.

 

 

                                                                                                                            

Par tradition, les bijogo, habitants de l’archipel, ne sont pas pêcheurs. Ils pratique une pêche de subsistance en récoltant les coquillages sur les vasières ou en pêchant des mulets à l’épervier. Ils exploitent les ressources naturelles terrestre et marine de manière extensive et font peu de commerce.

 

   
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Pêche à l’épervier                                                                                                                                                     © Paul Béziers

 

 

Au début des années 2000, des campements de pêcheurs migrants se sont installés illégalement sur le Parc National d’Orango. Le travail des agents du parc ont réussi à démanteler ces campements mais les techniques de pêche peu durables (filets de pêche non-sélectifs, utilisation du bois de mangrove pour le fumage du poisson, etc.) utilisés alors sont restés ancrés chez les jeunes bijogos, qui ont commencé à pratiquer cette pêche artisanale.

 

 

 

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Bateau de pêcheurs dans le PNO                                 

                                                                                                      

Néanmoins, les villages qui pratiquent aujourd’hui la pêche sur le parc n’ont pas d’impacts comparables à ceux des campements illégaux présents quelques années auparavant. Ils possèdent quelques pirogues motorisées de 10 à 12 mètres, et pêchent à l’aide de filets calés sur les fonds ciblant les espèces de poissons démersaux, comme le bagre (Arius heudeloti), ou la raie guitare (Rhinobatos cemiculus), vivant ou se nourrissant sur les fonds marins.

 

Certains pêcheurs utilisent également des palangres de fond, constituée d’une ligne à laquelle est attachée une centaine d’hameçons, ou encore de ligne à main, qui est une ligne muni de un ou deux hameçons . L’avantage de ces techniques de pêche à la ligne est d’être peu onéreuses et de sélectionner les espèces de poissons, ce qui signifie que la part des prises accessoires est réduite. L’idéal est que cette technique soit employée par tous les pêcheurs du parc, comme alternative aux filets.

 

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          Pêche à la ligne depuis la plage                                                                                                          

 


Malheureusement, les pêcheurs migrants n’ont pas encore quitté définitivement les eaux du parc car des incursions nocturnes en période de pleine lune sont observées régulièrement. Ils continuent à pêcher sans penser à la durabilité de leur activité et aux populations du parc, qui subissent de dommages matériels considérables lors de ces incursions : ces pirogues pêchent avec de grands filets dérivants emportant tout sur leur passage, y compris les filets des pêcheurs locaux !

 

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Débarquement de pêcheurs Bijogòs sur la plage d’Imbone                                                                                 



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